Signification de RoshHaShana

On apportera donc sur la table toutes sortes d'aliments dont le nom ou le goût évoque de bons présages, comme les dattes, la grenade, la pomme au miel, la blette, la courge, le sésame, etc...

Qu’il te soit agréable, Seigneur notre D. et D. de nos pères,

dattes

que nous nous élevions comme le palmier, et que nos péchés disparaissent à jamais

 

courge, épinards, fèves, ail

que personne nous voue plus les sentiments de haine dont ces plantes sont le symbole

 

grenades, sesame

que nos vertus et nos mérites augmentent comme les graines de la grenade

 

figue, pomme, miel

de nous donner une année bonne et douce

 

 poisson

que nous croissions et multipliions comme les poissons dans l’eau

Explication Seder Rosh Hashana

 

 Tête de mouton

de placer ton peuple Israel à la tête et non au dernier rang des nations

 

 

 Roch Hachana est le jour du jugement pour tous les habitants de la Terre. Tous les habitants passent devant l'Eternel comme des brebis devant le berger : un à un, et d'un seul coup d'œil, l'Eternel examine les mérites et les fautes de chacun. 

D'après la tradition, trois livres sont ouverts devant D' : Un pour les Justes, le second pour les moyens, le troisième pour les mécréants. Les Justes sont inscrits immédiatement dans le Livre de la vie. Les mécréants sont condamnés à mourir, et les moyens doivent attendre la fin de Kippour. Si, pendant les dix jours de pénitence et le Yom Kippour, ils regrettent amèrement leurs fautes, s'ils font un effort pour améliorer leur conduite et réparer leurs fautes, alors ils seront inscrits et scellés dans le Livre de la vie. 

      Les fautes de l'homme peuvent être commises soit envers l'Eternel, lorsqu'il s'agit de lois religieuses ou morales, soit envers l'homme, lorsqu'il s'agit de lois sociales. Ces fautes peuvent être faites volontairement, elles sont alors très graves. Involontaires, elles sont alors moins graves, mais considérées tout de même comme des fautes.

Roch Hachana est appelée Yom Térou'a, jour de la sonnerie du Chofar. Le Rambam (Maïmonide) dit que la sonnerie du Chofar est un véritable appel aux fidèles : " Réveillez-vous de votre sommeil, examinez votre conduite, faites retour vers l'Éternel, améliorez votre vie. " 

      Le Rav Sa'dia Gaone nous enseigne que l'on sonne du Choffar le jour de Roch Hachana pour : 

-Proclamer solennellement que l'Éternel est le maître du monde,

-Rappeler la Révélation sur le mont Sinaï, et notre engagement de Na'assé Vénichma.

-Rappeler les messages des prophètes d'Israël, mais aussi les fanfares guerrières des ennemis d'Israël lors de la destruction du Temple. 

      Par la sonnerie du Choffar, le sacrifice d'Its'hak est présent devant Hachèm. Le Choffar signifie aussi que nous sommes prêts à nous sacrifier, que nous sommes brisés par le poids de nos fautes. Enfin le Choffar fait penser au jour du jugement dernier, au rassemblement des dispersés d'Israël et à la résurrection des morts.

Roch Hachana est le moment où chacun d’entre nous doit formuler un projet de vie, en usant de sa tête et de son intellect.

Tout le monde sait que Roch Hachana marque le Nouvel An Juif. La Michna dans Roch Hachana nous enseigne que le judaïsme reconnaît en fait plusieurs jours de Nouvel An. Tout comme la société civile a un début d’année scolaire, une rentrée parlementaire, un jour de collecte des impôts, le judaïsme reconnaît lui aussi différents jours de Nouvel An qui marquent différentes occasions.

Il en existe quatre. Le 1er Nissan est le Nouvel An du règne du roi et des fêtes. Le 1er Eloul est le Nouvel An des dîmes sur le bétail. (Rabbi Elazar et Rabbi Chimon placent toutefois ce dernier au 1er Tichri.) Le 1er Tichri est le Nouvel An des libérations et des années de jubilée, de la plantation et des dîmes sur les récoltes légumières et céréalières. Le 1er Chevat, est le Nouvel An des arbres, d’après Beit Chammaï ; Beit Hillel, quant à lui, le place au 15 de ce mois.

 

L’AUBE DES TEMPS ?

Le Nouvel An marque le passage du temps selon un critère objectif ou subjectif. Que démarque donc l’année juive ?

La réponse traditionnelle est que Roch Hachana commémore la Création du monde. On considère donc que Roch Hachana délimite le commencement des temps.

Le Talmud, toutefois, rapporte la controverse suivante concernant la Création :

Rabbi Eliézer dit : « En Tichri le monde fut créé »… Rabbi Yéoshou’a dit « En Nissan le monde fut créé ». (Roch Hachana 10b-11a)

L’opinion de Rabbi Eliézer est clarifiée par le Midrach qui explique que le monde commença à exister seulement le 25 Eloul (1).
Ainsi quand Rabbi Eliézer se référait à la création qui s’est déroulée le 1er Tichri,il parlait du sixième jour et donc de la création de l’homme, Adam.

Néanmoins, nous voyons que ces deux grands sages Rabbi Eliézer et Rabbi Yéoshou’a discutaient de savoir si la création avait eu lieu en automne ou au printemps. Il semble étrange qu’une question aussi fondamentale que la date de la création puisse être sujet à débat (2).

Rabbénou Tam, par contre, ne voit aucune contradiction entre ces deux opinions, considérant qu’elles ne s’excluent pas mutuellement, il déclare :

« Ceci et cela sont les paroles du D.ieu vivant, et on peut dire que la pensée créatrice fut conçue en Tichri, alors que la création elle-même ne s’est réalisée qu’en Nissan. » (Tossefot Roch Hachana 27a)

Célébrons-nous le début ou la fin du processus de création ? Quel aspect de la Création est dominant : la pensée ou l’acte de création ?

D’après Rabbénou Tam, ces deux sages ne sont pas en désaccord, la création implique un processus. La question est : Célébrons-nous le début ou la fin de ce processus ? Leur discussion ne vient que souligner quel aspect de la Création est dominant : la pensée ou l’acte de création ? D’après Rabbénou Tam, en Tichri, D.ieu a formulé une pensée créatrice. Quelle est la signification d’une telle pensée ?

Cette idée d’ « une pensée créatrice » possède un enseignement parallèle qui devrait nous éclairer sur ce passage. Dans son commentaire sur le tout premier verset de la Torah, Rachi constate que le Nom de D.ieu utilisé pour décrire la Création est Elohim qui se réfère à l’aspect de D.ieu duquel émane la justice. Plus tard dans la Genèse (2 :4), quand la Création est récapitulée, la Torah emploie une terminologie différente pour décrire D.ieu, usant du Nom ineffable de D.ieu, le Tétragramme, plus Elohim- une combinaison que l’on traduit généralement par « Seigneur D.ieu ». A travers ce nom, les deux aspects de jugement et miséricorde sont exprimés.

Le Midrach explique pourquoi les deux termes sont employés, mais néglige d’expliquer pourquoi dans le premier verset de la Torah seul le terme Elohim est utilisé, ce qui implique un usage exclusif de la justice pour créer le monde.

Rachi explique que l’idée de création est représentée par Elohim et que cette idée repose sur la justice. La création elle-même toutefois renferme aussi bien miséricorde que justice, fusionnées ensemble comme décrit dans le Midrach.

Rav Guédalyah Shore (dans Or Guédalyahou) suggère que nous pouvons tirer la conclusion suivante : La pensée créatrice repose sur la justice, la création effective repose sur la miséricorde et le jugement. La pensée créatrice a eu lieu en Tichri, alors que la création effective a eu lieu en Nissan. Pour cette raison, Tichri est un temps de jugement, alors que Nissan est un temps de miséricorde.

 

JUGEMENT ET MISERICORDE

Si nous poussons plus loin ce raisonnement : le strict aspect du jugement, qui repose sur la création de D.ieu par la pensée, se limite à la pensée. Ainsi, le jugement strict auquel l’homme est soumis concerne ses pensées. Par contre, quand il est question des actions de l’homme, le jugement de D.ieu est tempéré par la miséricorde.

L’objectif majeur de Roch Hachana est lié à la pensée. A Roch Hachana, l’objectif est de formuler un plan, tout comme D.ieu a façonné le projet de la Création, l’homme doit trouver un plan pour sa propre création, sa vie. Ce plan est jugé par D.ieu avec une incroyable rigueur. Que l’homme parvienne à vivre ou non à la hauteur de son plan, il est jugé avec miséricorde ; dans le monde de l’action D.ieu a fusionné rigueur et miséricorde. D.ieu comprend la fragilité humaine.

Le terme « Roch Hachana » prend peut-être ainsi un sens plus : c’est la « tête de l’année », le moment de penser.

C’est le moment où chacun d’entre nous doit formuler un projet de vie, en usant de sa tête et de son intellect, du Tselem Elokim - l’image divine qui est en nous (3).
Nous sommes jugés avec rigueur pour ce plan, car il reflète le degré auquel nous utilisons notre Tselem Elokim.

En ce qui concerne la réalisation de notre projet, c’est une autre histoire. A certains moments, l’homme échoue du fait de ses instincts primaires, ce que D.ieu peut comprendre. Mais ne nous leurrons pas, nous sommes jugés pour ces erreurs, simplement, ce jugement est tempéré de miséricorde.

Cette idée d’un plan, envisagé comme une entité indépendante de la réalité effective, est reflétée dans la Akeida, quand Avraham est appelé à sacrifier son fils. Une fois qu’Avraham est prêt et détermine un plan d’action, il n’est pas nécessaire qu’il aille jusqu’à sa réalisation. D.ieu considère les pensées positives des Justes comme si elles s’étaient accomplies.

A Roch Hachana, toute l’humanité se tient devant D.ieu, apeurée et tremblante au jour du Jugement. Puissions nous tous avoir la sagesse de formuler un plan adéquat pour diriger nos vies, puissions nous tous recevoir la force de réaliser ce plan et puisse D.ieu avoir pitié de nous si nous échouons.

Puissions-nous tous être immédiatement inscrits et scellés dans le livre de la vie.

Rav Emmanuel