Préparer la fête de Pessa'h
Pessa'h est une des fêtes importantes de notre calendrier juif. A cette occasion, nous célébrons la sortie miraculeuse d’Égypte, la fin de l’esclavage et le peuple hébreu, ainsi formé et libre, peut recevoir la Torah et se diriger vers la terre promise, vers Israël.
Ainsi chaque année, nous nous avons l'obligation de nous souvenir que cette liberté n'est pas acquise mais doit s’entretenir, se conserver, et se forger.
Après une période pacifique les hébreux vont subir la dictature d'un nouveau Pharaon qui va asservir de manière brutale les Bneï Israël et en faire ses esclaves avec des conditions de vie abominables. C'est dans ce contexte que va se manifester la naissance de Moché (Moïse), qui est choisi par D. pour libérer le peuple juif à travers les 10 « plaies » que l’Égypte subira en premier à cause de Pharaon. Ce dernier, va se voir contraint de laisser partir les hébreux, et dans un ultime sursaut de cruauté, lance son armée après eux. Puis, survient l’épisode où D.ieu ouvre la mer de Joncs pour laisser passer son peuple. Quant aux Égyptiens, ils sont engloutis par les flots. Commence alors un long périple dans le désert où le peuple hébreu reçoit la Torah.
PESSAH : COMMENT S’Y PRÉPARER ?
À l’approche de Pessa'h, il est d’usage de nettoyer maisons et bureaux, pour rechercher toute trace de 'Hametz et l’éliminer. On entend par Hametz, le pain mais également toute nourriture ayant subi une fermentation ou contenant du levain (farine, pâtes…). Ceci est également valable pour les 5 céréales que sont le blé, le seigle, l’épeautre, l’avoine et l’orge. Cette opération se termine la veille de Pessa'h.
LA MATSA
L'un des principaux symboles de Pessa'h est la matsa (pain azyme sans levain) que nous mangeons durant toute la fête de Pessa'h, pendant 7 jours. Nous en consommons en souvenir de la sortie d’Égypte, quand les Hébreux durent partir dans la précipitation et n’eurent pas le temps de faire lever leur pain. Mais le Hametz représente aussi le mauvais penchant, qui fait « fermenter » nos désirs, nos pulsions et trouver ainsi le prétexte pour nous détourner des commandements de la Thora et en conséquence de la proximité avec notre Créateur.
LE SEDER
Le premier soir de Pessa'h, nous procédons à la cérémonie du Seder selon un « ordre » bien précis, ponctué de rituels, qui commencent par le Kiddouch (prière sur le vin), première coupe suivie de trois autres coupes selon l'ordre de la Hagadah (2 coupes avant le repas et les 2 autres après le repas de fête). Nous mangeons des herbes amères pour symboliser les rudes conditions de nos ancêtres esclaves, le Harosset (pâte composée de dattes, pommes, noix… pétries avec du vin) qui nous rappelle le mortier qu’utilisaient les Hébreux dans leur dur labeur.
La présence d’un os évoque l'agneau pascal et celui de l’œuf le souvenir de la destruction du saint Temple de Jérusalem. La lecture de la Hagadah nous raconte les moments forts de la sortie d’Égypte avec les 15 étapes de la liberté, comme les conditions de l’esclavage, l’intervention divine, les dix plaies d’Egypte, la libération du peuple d’Israël. Il est d’usage de poser des questions et c’est pourquoi généralement un enfant lit le deuxième paragraphe de la Hagadah qui commence par : « En quoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ? ».
C'est là qu'intervient la compréhension de ce que Yeshoua a accompli par amour la volonté de D.ieu en nous délivrant des liens de la mort, du péché et de l'esclavage. Il est d'usage pour les hébreux messianiques de développer le sens et la signification de cette fête.
LE COMPTE DU OMER (SÉFIRAT HA-OMER)
Le deuxième soir de Pessa'h débute le décompte journalier du Omer, période de 7 semaines qui sépare Pessa'h de la fête de Chavouot (don de la Thora). C’est le temps nécessaire qu’il a fallu au peuple, sorti de l’esclavage, pour se préparer à recevoir la Thora.
LE DÉROULEMENT DE LA FÊTE DE PESSA'H
Les deux premiers jours et les deux derniers jours de Pessa'h en diaspora (le premier et le dernier en Israël) sont appelés Yom Tov. Ce sont des jours chômés, comme pour Shabbat. Entre ces deux périodes, il y a une phase intermédiaire de 4 jours en diaspora, appelée Hol Hamoed, qui sont considérées comme des demi-fêtes accompagnées d’une restriction d’activités (il est conseillé de ne pas travailler, etc.).
Enfin, le dernier jour de Pessa'h au soir, une fois la nuit tombée et la fête terminée, on fête la Mimouna une coutume d’origine nord-africaine qui connaît, en Israël, une dimension nationale. On prépare des crêpes « moufléta » que l’on consomme avec du miel ou du sucre tout en buvant du thé à la menthe.
'HAG PESSA' SAMEA'H
Rav Emmanuel